Un homme marche, marche, terre rude…
Un enfant marche, marche, soleil rouge…
Est-ce l’aurore ou l’aube ?
L’homme avance, droit devant… muet devant l’immensité désséchée.
Plaine et vent, poussière, silence l’enfant, ne pleure plus,
Il ne le peut.
L’homme pleure encore, sur quoi, sur qui ?
Sur ce monde, son monde d’autrefois, ses valeurs, ses malheurs d’antan.
Rien n’est plus, plus jamais comme avant…
Alors il pleure…
Ses larmes tombent sur ce sol infertile, s’évaporent, comme ses espoirs.
"Pourquoi suis-je là, seul ?"
"Suis-je le seul responsable ?"
"Ai-je mérité tant d’accablement ?"
"Pourquoi dois-je vivre aujourd’hui ?"
"Dans quel but ? je n’ai plus rien !!"
L’enfant au loin vit la silhouette courbée de l’homme, et s’approcha de lui…
"Pourquoi pleures-tu encore ?"
"Parce que je n’ai plus rien…"
"Le monde est mort, la terre poussière et je suis seul, si seul…"
"Lorsque je suis né (dit l’enfant), j’ai découvert mon monde, et je le trouve beau !"
"J’aime ce soleil, j’aime la terre rouge et je t’aime toi !"
"Avant (dit l’homme) il y avait des arbres verts, j’avais un travail, une situation, les gens courraient partout, et je n’avais pas le temps de penser."
"Alors maintenant, tu peux penser et profiter de ta vie (dit l’enfant) les arbres ne sont plus verts, mais ils sont beaux, ils parlent, as-tu vu comme ils scintillent à la lumière ?"
"Tu ne sais rien… (dit l’homme) tout est perdu, laisse-moi donc."
"Je ne sais rien, c’est vrai, de ton monde d’avant (dit l’enfant) mais je sais que je t’aime, je sais que tu peux vivre puisque je t’aime."
"Pourquoi m’aimerais-tu ? je ne suis rien pour toi. (dit l’homme)"
"Je ne comprends pas (dit l’enfant), pour moi et depuis que je suis né, je sais que j’aime et je croyais que toi aussi tu ressentais ça, c’est ainsi non ?"
"Mais non, (dit l’homme) dans mon monde, on n’aimait pas comme ça !"
"Mais dans le mien, qui est le tien aussi, (dit l’enfant) c’est ainsi aujourd’hui, fais-moi confiance, toi aussi tu m’aimes et tu ne le sais pas encore… Viens… je vais t’apprendre le vrai monde… Dans ton monde d’avant les arbres étaient verts, mais voyais-tu leurs âmes ?
Et les gens autour de toi, tu dis qu’ils courraient toujours, mais aimaient-ils ? c’est triste ton monde !"
L’enfant glissa sa main dans la main de l’homme, l’enfant sourit, l’homme le regarda et pleura…
Et ô merveille, de ces larmes pures sur le sol stérile, poussa un brin vert, de l’herbe !
L’herbe d’espoir d’un Nouveau monde nourrit par l’amour…
L’enfant et l’homme partirent vers l’horizon nouveau, main dans la mai, l’Espoir venait de gagner sur la désespérance… Nouvelle Terre… A construire avec l’âme et le cœur…