Altimité Je t'aime, toi présence discrète, limpide jusqu'à simuler l'absence.
Tu m'aimes, moi le chemin précieux pour explorer tes talents.
Nous aimons nous aimer, dans l’étonnement de notre nudité première.
Longtemps perdus dans la mosaïque réfléchissante du moi,
Je te découvre sans manière à l’orée d’une attention simple.
Tu me danses, je nous savoure, c’est le tango de l’altérité.
Oh ! précieuse folie des pôles changeants ;
Moi-tu-nous, toi-nous-moi, entre nous on se dit je.
Notre intimité est une tendresse d’avant les visages.
Je te chéris, ma vastitude silencieuse,
J’admire ta légèreté qui propulse des soleils joueurs,
J’aime nos joies sans raison croquant du mystère.
Les soirs où mes identités se font lourdes,
Je les ficelle de rubans colorés et les lance
Dans l’œil immobile qui se contient lui-même.
Je t’aime, toi l’invraisemblable présence
Qui ne ressemble à personne, libre de toute définition.
Nous aimons nous aimer en faisant semblant d’être deux.
Patrice Roy